Travail des enfants
Le travail des enfants est la participation de personnes mineures à des activités à finalité économique et s’apparentant plus ou moins fortement à l’exercice d’une profession par un adulte.
Au niveau international, l’Organisation internationale du travail (OIT)[1] le définit en comparant l’âge à la pénibilité de la tâche, du moins pour les enfants de plus de douze ans (voir plus bas pour les détails).
En pratique, parmi les enfants travailleurs, on distingue le travail « acceptable » (léger, s’intégrant dans l’éducation de l’enfant et dans la vie familiale, permettant la scolarisation) et le travail « inacceptable » (trop longtemps, trop jeune, trop dangereux, etc.) ; c’est ce dernier que recouvre généralement la notion de « travail des enfants ». On estime qu’environ 350 millions d’enfants[2] sont concernés dans le monde ; plus de 8 millions se trouvent dans une des « pires formes de travail des enfants » : enfants soldats, prostitution, pornographie, travail forcé, trafics et activités illicites.
Le travail des enfants est le sujet de nombreuses idées reçues dans le monde occidental, car il est surtout connu par les scandales médiatisés : un enfant au travail est vu typiquement comme un « enfant-esclave », dans un pays du tiers monde, employé dans un atelier textile asiatique pour une grande marque de vêtements ou enfant des rues en Amérique du Sud[3]. En réalité, il y a des enfants au travail dans quasiment tous les pays du monde, y compris des pays développés comme l’Italie ou les États-Unis ; les usines et les ateliers textiles masquent le fait que plus des trois quarts de ce travail se trouve dans l’agriculture ou les activités domestiques, dans la sphère familiale ; et si les enfants-esclaves existent, ils ne forment qu’une minorité. Il existait aussi bien avant l’industrialisation ou la mondialisation, même si ces deux phénomènes ont rendu le travail des enfants plus visible[4].
Si l’élimination des « pires formes de travail » n’est pas discutée, l’abolition est en revanche un sujet de débat pour les autres enfants ; la lutte contre la pauvreté et les mauvaises conditions de travail reste un objectif commun aux « abolitionnistes » comme aux organisations plus pragmatiques. Depuis 1992, le programme IPEC tente de fédérer les actions entreprises
Âge minimum et travail []
- Le travail est défini comme une « activité économique »[8], qu’elle soit payée ou non. Ce dernier cas permet d’inclure l’économie informelle ou le travail domestique dans un autre foyer que le sien. Les enfants sont ainsi répartis dans cinq catégories : travaillant, travaillant et allant à l’école, allant à l’école et ne travaillant pas, travail domestique, et aucune activité (malade, éducation informelle, etc.).
Ces définitions sont essentiellement statistiques et ne servent pas à établir la limite entre un travail « acceptable » (au vu des conventions internationales) ou non. La convention no 138 de l’OIT sur l’âge minimum d’emploi de 1973 est le document de référence à ce sujet actuellement[9]. Elle distingue un âge minimum général, un âge minimum pour les travaux légers et un autre pour les travaux dangereux. Elle distingue aussi les « pays où les services économiques et d’éducation sont insuffisamment développés » et les autres ; pour les autres pays, l’âge minimum général est de 15 ans ou l’âge de fin de scolarisation obligatoire s’il est plus élevé (14 ans dans ces pays en développement) ; pour les travaux légers, 13 ans (resp. 12 ans) ; pour les travaux dangereux, 18 ans, voire 16 ans selon certains conditions (idem).
Type de travail, acceptabilité []
Diagramme des différents types de travaux des enfants, d’après l’OIT[2]. Les chiffres correspondent au nombre d’enfants dans ces conditions (en millions), d’après l’évaluation globale de 2002. La ligne pointillée sépare les formes acceptables et non-acceptables au sens de l’OIT.
La convention no 138 de l’OIT impose de définir également les travaux « légers » et « dangereux ». D’après cette même convention, un « travail léger » doit être sans danger pour la santé et le développement de l’enfant et ne doit pas l’empêcher d’aller à l’école ou de « bénéficier de sa formation ». C’est ce que l’Unicef appelle childwork (ou « travail conforme aux normes de l’OIT ») : ces travaux sont souvent bénéfiques pour leur éducation[10]. Dans les statistiques, cela est souvent simplifié pour devenir « un travail non dangereux prenant moins de 14 heures par semaine ». Les deux autres catégories de travaux sont les travaux dits dangereux et les « pires formes de travail des enfants » (en anglais : Unconditional worst forms of child labour).
Un « travail dangereux » est de façon générale ce qui peut « compromettre la santé ou la sécurité physique ou morale d’un enfant » ; plus précisément, cela inclut les métiers de la construction, dans les mines, avec certaines machines, au contact de pesticides, de plus de 43 heures par semaine, etc. : la convention OIT no 190 définit ces formes plus précisément, de même que les lois nationales.
L’Unicef retient la notion de child labour (ou « travail non conforme aux normes de l’OIT »)[10] en y incluant les travaux dangereux (tous âges), les moins de 12 ans qui travaillent dans une des branches de l’économie et les travaux non dangereux effectués plus de 14 heures par semaine (12-14 ans).
Les « pires formes de travail des enfants » sont définies par la convention OIT no 182, article 2, et incluent le trafic d'enfants, le travail forcé ou en remboursement d’une dette, la participation des enfants à des conflits armés (en tant qu’enfants soldats mais aussi comme messagers, porteurs, etc.), l’exploitation sexuelle par la prostitution et la pornographie ainsi que les activités illicites comme le trafic de drogue (voir les détails dans la partie dédiée).
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