Typologie des drogues.
Une drogue est un composé chimique, biochimique ou naturel, capable d'altérer une ou plusieurs activités neuronales et/ou de perturber les communications neuronales. La consommation de drogues par l'homme afin de modifier ses fonctions physiologiques ou psychiques, ses réactions physiologiques et ses états de conscience n'est pas récente. Certaines drogues peuvent engendrer une dépendance physique ou psychologique. L'usage de celles-ci peut avoir pour conséquences des perturbations physiques ou mentales.
Il existe de nombreuses classifications des drogues. Ces classifications ont été établies au cours du XXe siècle en prenant en compte leurs effets, leur famille pharmacologique, leur activité sur le système nerveux, leur dangerosité (en fonction de la dépendance physique, psychique et de l'accoutumance), leurs implications sociales ou leur statut juridique.En fonction des facteurs pris en compte, on verra donc certains produits réglementés et ayant une action psychotrope (alcool, tabac ou médicaments psychotropes par exemple) peuvent être considérés ou pas comme étant des drogues.Aux Pays-Bas, en 1972, le rapport Baan définit les drogues en termes de potentialité d'un risque d'usage et non en termes de nocivité d'une substance. Cette définition est considérée comme l'élément fondateur de la politique hollandaise en matière de drogue considérant qu'un produit n'est pas par nature une drogue mais peut le devenir de par son usage.[35]Une liste de critères est établie pour juger des effets positifs et négatifs de l’usage du produit pour l’usager et pour la société afin de déterminer un risque acceptable :
1. les propriétés pharmacologiques du produit (existence ou non de tolérance) ;
1. le mode de consommation (ingestion, injection, inhalation) ;
2. la fréquence d'usage ;
3. la personnalité de l'usager ;
2. la possibilité de fractionner les doses ;
3. le groupe d'usagers (âge, situation sociale) ;
4. les risques de danger pour autrui (travail, conduite automobile) ;
5. la possibilité de réglementer la production et de normaliser l'usage ;
6. la possibilité d'évaluer l'usage (dosage dans le sang, les urines, etc.).
C'est cette notion de risque acceptable qui est considérée comme à l'origine de la différenciation drogue douce/drogue dure. Les drogues douces qui présenteraient un risque acceptable étant moins pénalisées que celles présentant un risque inacceptable.
Opposition drogue "douce" - drogue "dure"
Ces termes sont apparus lors de la mise en place des réglementations internationales concernant les drogues. Ils ont un sens historique fortement attaché à la réglementation de l'époque où seuls les dérivés morphiniques, cocaïniques et cannabiques étaient visés par les lois[8], même si leur définition stricte peut s'adapter à d'autres produits.Le terme de drogue douce désigne presque exclusivement le cannabis, du fait que celui-ci induise une dépendance psychique très faible et que le risque de décès soit quasi nul.[36]. On oppose cette expression à drogue dure.Drogue dure est un terme qui qualifie des substances à même de provoquer une dépendance psychique et physique forte[36], [37] Ce terme désigne généralement les dérivés de cocaïne et d'héroïne[38].L'appellation « drogue douce » est contestée par certains, dans la mesure où il peut exister dans certains cas un « usage dur des drogues douces »[39]. Dans de tels cas, la prise d'un produit habituellement qualifié de drogue douce peut conduire à la toxicomanie. L'ambiguité du qualificatif "douce" pour une drogue conduit à préférer l'expression "drogue lente".
Géo-économie de la drogue
La consommation, la production, le trafic et le commerce des drogues sont entrées dans la modernité au XXe siècle et ont renforcé les clivages existant entre le Riche et le Pauvre à l'échelle mondiale. Les pays Pauvres étaient plutôt considérés comme producteurs et les pays Riches comme consommateurs[27]. Les évolutions récentes de la géo-économie des drogues bouleversent toujours les rapports Nord-Sud. Les pays du sud sont toujours les principaux producteurs/exportateurs de drogue, mais sont également devenus des consommateurs majeurs. Parallèlement, le Nord n'est plus uniquement consommateur mais produit aussi des drogues de synthèse et du cannabis dans des proportions parfois importantes (aux États-Unis par exemple)[27]. Tous les pays sont donc devenus à la fois producteurs, consommateurs et pays de transit, dans des proportions qui sont très variables d'un pays à l'autre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire